La Glace est rompue / Cuir de Russie
Rien ne vaut une île quand on a envie de dépaysement et, faute de pouvoir se payer une croisière jusqu'à celles des mers chaudes, pourquoi ne pas opter pour leur contraire et se rendre en Islande, dans les eaux froides de l'Atlantique Nord ? Donc en 1949, un jeune Français parlant fort bien sa langue, fort mai l'anglais et pas du tout l'islandais s'en va à Londres chercher un navire qui l'emmène au pays des neiges et des volcans. L'Agence Cook saute à sa place la barrière linguistique et l'embarque sur le Fjalfoss, où le héros se retrouve seul pour affronter l'aventure. Ou plutôt cent aventures provoquées ou pimentées par la barrière susmentionnée, qui se succèdent de la peinture forcée de paysages africains à la pêche au canon et de l'enterrement musulman aux noces esquimaudes sans oublier l'attaque en piqué du voyageur rouquin par un commando de mouettes. Vrais, faux, ces épisodes dont fourmille La Glace est rompue, « roman » paru en 1954 ? Tout ce qu'il y a d'imaginable est vrai, dit Jacques Lanzmann. Peu importe d'ailleurs que son livre soit un vrai roman ou un récit romancé : il est réussi. Trois ans plus tard paraîtra Cuir de Russie (1957), récit d'une croisière payée cette fois par un éditeur, à destination de l'U.R.S.S. On y découvre avec un égal plaisir le même ton d'humour et la même liberté qui caractérisent le talent de Jacques Lanzmann.