Ray Thompson croyait avoir rompu les ponts avec le passé en débarquant à Paris armé de son seul saxophone. Mais la mort donne parfois ses rendez-vous sur un quai de métro.

Dans le même temps, un flic au cœur pur se range des voitures et se met à dos toute la police parisienne. Les deux hommes parviendront-ils à se rencontrer ?

Polar jazzy écrit :

Parce que, dans un sursaut d'éthique, il a osé balancer à l'IGS deux collègues "ripoux", l'inspecteur Alex Pradal se retrouve mis au placard et réduit à potasser les affaires non-élucidées. Mais voilà qu'une d'entre elles attire son attention: la mort d'un saxophoniste américain, Ray Thompson, tombé sous les roues du métro parisien, station Montparnasse. Accident, suicide, meurtre? Fou de jazz, Pradal décide, pour honorer la mémoire du défunt, d'en avoir le coeur net et découvre très vite que ledit Thompson a bel et bien été assassiné...

Ainsi débute ce bref mais sympathique polar qui date de 1989 et dans lequel la "Marc Villard touch", comme d'habitude, fait mouche à toutes les pages. Ce n'est pas la sophistication de l'intrigue qui retient l'intérêt ici, ni la psychologie des personnages. C'est un style, un ton, un phrasé faussement désinvolte et terriblement élégant. Le jazz n'est pas seulement la toile de fond de ce roman, il en est l'âme, la tessiture, il s'incarne dans le tempo du texte, dans le rythme des dialogues.

Je l'ai déjà dit, mais je le répète: Villard est un prosateur eÎptionnel qui sait marier comme nul autre la mélancolie, la révolte, la rage et une sensibilité à fleur de peau. Ses livres sont déchirants comme des solos de Miles Davis.