L'esprit du christianisme et son destin précédé de L'esprit du judaïsme
L'esprit du christianisme et son destin précédé de L'esprit du judaïsme
253 pages
C’est pour mettre à la disposition du plus grand nombre les textes fondateurs de la philosophie hegelienne, et permettre au chercheur d’en suivre l’évolution, que sont ici réunis des extraits de l’édition complète des Premiers écrits (Francfort 1797-1800).
Influencé par sa rencontre avec Hölderlin, Hegel adopte désormais une philosophie de l’unification : la tâche dévolue à la religion n’est plus une tâche éthique vouée à une moralisation du peuple, mais elle va devenir, au-delà de celle-ci, une tâche ontologique tendant à l’unification du tout. Ce que Hegel cherche à penser dans l’histoire du peuple juif d’abord, dans l’histoire du christianisme ensuite, c’est l’histoire de la scission de l’esprit d’un peuple et de sa phénoménalisation, c’est-à-dire l’histoire de la séparation de l’esprit d’avec lui-même tel qu’il se donne dans les phénomènes historiques de son destin. Une telle histoire des phénomènes de l’esprit préfigure bien ce qui sera dix ans plus tard une Phénoménologie de l’esprit.
Écrit de jeunesse, resté à l’état de brouillon, L’esprit du christianisme et son destin n’en représente pas moins, pour Dilthey, un ouvrage où le génie de Hegel se manifeste « dans sa première fraîcheur et libre encore des entraves du système ».