L'ange d'Ayala
Londres, en pleine ère victorienne. Ayala et sa soeur Lucy, orphelines sans le sou, sont adoptées par le frère et la soeur de leur défunte mère. Ayala, belle et séduisante, part vivre chez sa tante, mariée à un riche banquier, tandis que Lucy, moins jolie, s'installe chez son oncle, modeste employé de l'Amirauté. La beauté et le succès d'Ayala auprès des hommes suscitent rapidement la jalousie de sa tante et de ses cousines. A quoi Lady Tringle ajouta une condition qui était de pouvoir choisir. Pour la santé de ses nerfs, les affaires de goût avaient une importance cruciale ! Elle déclara aussitôt qu'elle voulait à tout prix Ayala et ce fut donc décidé. La jeune fille était déjà plus que familiarisée avec les splendides appartements des Tringle et sa tante avait le sentiment qu'elle en serait un des charmes. Sa longue chevelure noire était d'ores et déjà considérée comme l'une des plus ravissantes de Londres. Ayala chantait comme si la Nature avait voulu faire d'elle un des oiseaux du ciel. Elle avait naguère passé trois mois à Paris et le français lui était venu sans même y penser. Son père lui avait enseigné les rudiments de son art et les flatteurs avaient déjà commencé à dire qu'elle était née pour être la seule et unique grande artiste peintre du monde. Ses mains, ses pieds, ses formes étaient parfaits. Bien qu'elle n'eût encore que dix-neuf ans, Londres avait déjà commencé à parler d'Ayala Dormer. Alors, bien sûr, Lady Tringle choisit Ayala, sans songer sur le moment que ses propres filles risquaient de souffrir de la comparaison avec leur cousine.