Kwaidan ou Histoires et études de choses étranges
Quiconque s'intéresse au Japon devrait connaître et aimer Lafcadio Hearn (1850-1904). Il en est ainsi pour les Japonais eux-mêmes, qui lui vouent la plus grande admiration et n'ont pas hésité à l'adapter au cinéma (Masabi Kobayashi, «Kwaïdan», 1965).
En effet, Lafcadio Hearn a su mettre sa riche et complexe sensibilité au service de ce que l'on appelle communément l'âme japonaise, à travers un ensemble de contes populaires, de légendes et de croyances transmises pendant des siècles par la tradition. Grâce à son épouse japonaise, il a pu connaître, de 1890 jusqu'à sa mort en 1904, un Japon qui commençait à se moderniser mais restait proche encore de l'imaginaire du passé.
Les légendes rapportées dans «Kwaïdan» donnent une idée de toute cette richesse qu'il a voulu sauver. Il y parvient d'autant mieux que, par un admirable mimétisme, il a su se couler dans l'esthétique de son pays d'adoption.
Dans le Japon féodal des daimyo et des samouraïs, un musicien aveugle appelé Hôichi joue pour les esprits des valeureux Heike...La jolie O-Sono, de la province de Tamba, meurt subitement après quatre années de mariage et revient chaque nuit, adorable fantôme, veiller sur son secret...La mystérieuse O-Yuki s'échappe en buée dès que son mari rompt un ancien voeu...Des têtes coupées mangent, parlent, mordent...Dans ces «kwaidan» ou «histoires étranges», Lafcadio Hearn, en un style délicat et harmonieux, a su retrouver l'esprit d'autrefois.