Julie de Lespinasse. Mourir d'amour, 1732-1776.
Fébrile, la main tremblante, Julie trace encore ces mots quelques heures avant sa mort : « Je vous aime comme il faut aimer avec excès, avec folie, transport et désespoir. » Enfant illégitime, sans beauté et sans fortune, domestique à seize ans des enfants de son père, dame de compagnie à vingt ans de Madame du Deffand, la femme la plus illustre de Paris, le destin de Julie de Lespinasse semblait tout tracé... Mais Julie était le charme même. Elle ouvrira un salon, qui accueillera bientôt les esprits les plus intelligents de Paris : d'Alembert, Condorcet, Marmontel, La Rochefoucauld, Turgot, La Harpe, Grimm, viennent y refaire le monde. Elle est la muse de l'Encyclopédie ; celle qu'il faut séduire pour entrer à l'Académie française ; elle a la gloire, le pouvoir, tout le monde l'aime. Et pourtant, en secret, seule la passion amoureuse l'anime. Julie est aimée du bon d'Alembert, mais elle aime le marquis de Mora trop amoureux, trop beau, trop jeune, trop parfait. Elle le trahit pour le comte de Guibert, avec lequel elle entretiendra une correspondance amoureuse plus brûlante que les Lettres de la Religieuse portugaise. Mais Guibert, trop volage, trop séduisant, en aime une autre et en épouse une troisième..