Histoire de Jenni ou Le Sage et l'Athée

Voltaire

Histoire de Jenni ou Le Sage et l'Athée
116 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
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Cet ouvrage contient :

- la biographie de Voltaire (1694-1778) ;

- un conte en prose de 1775 qui se situe au début du XVIIIe siècle et qui a pour cadre successivement l’Espagne, l’Angleterre et l’Amérique.

Résumé du conte :

Le héros, Jenni, fils du pasteur anglican Freind, est un beau jeune homme entraîné par les idées et les manières à la mode et qui tourne mal. Son père pasteur très éloquent emploie tous ses efforts à remettre son fils dans le droit chemin, mais celui-ci est aussi « travaillé » par son ami athée Birton.

Après de longues discussions théologiques, le Sage prédicateur réussit, en combattant le matérialisme, à vaincre l’athéisme des jeunes gens et à les convertir au déisme. La lutte est difficile et les auditeurs du débat penchent tantôt d'un côté, tantôt de l’autre.

Extrait :

"Ces idées leur étaient principalement insinuées par un nommé Wirburton, méchant garnement très impudent. J’ai lu quelque chose des manuscrits de ce fou : Dieu nous préserve de les voir imprimés un jour ! Wirburton prétend que Moïse ne croyait pas à l’immortalité de l’âme ; et comme en effet Moïse n’en parla jamais, il en conclut que c’est la seule preuve que sa mission était divine. Cette conclusion absurde fait malheureusement conclure que la secte juive était fausse ; les impies en concluent par conséquent que la nôtre, fondée sur la juive, est fausse aussi, et que cette nôtre, qui est la meilleure de toutes, étant fausse, toutes les autres sont encore plus fausses ; qu’ainsi il n’y a point de religion. De là quelques gens viennent à conclure qu’il n’y a point de Dieu ; ajoutez à ces conclusions que ce petit Wirburton est un intrigant et un calomniateur. Voyez quel danger !

Un autre fou nommé Needham, qui est en secret jésuite, va bien plus loin. Cet animal, comme vous le savez d’ailleurs, et comme on vous l’a tant dit, s’imagine qu’il a créé des anguilles avec de la farine de seigle et du jus de mouton ; que sur-le-champ ces anguilles en ont produit d’autres sans accouplement. Aussitôt nos philosophes décident qu’on peut faire des hommes avec de la farine de froment et du jus de perdrix, parce qu’ils doivent avoir une origine plus noble que celle des anguilles ; ils prétendent que ces hommes en produiront d’autres incontinent ; qu’ainsi ce n’est point Dieu qui a fait l’homme ; que tout s’est fait de soi-même ; qu’on peut très bien se passer de Dieu ; qu’il n’y a point de Dieu. Juger quels ravages le Coheleth mal entendu, et Wirburton et Needham bien entendus, peuvent faire dans de jeunes cœurs tout pétris de passions, et qui ne raisonnent que d’après elles."

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