Fuck
Le Sacré, le Cul, la haine raciale : les trois axes qui parcourent Fuck sont ceux qui ont permis à l'Amérique d'accoucher d'un Rock & Roll à son image et, surtout, l'inverse.
Le reste, l' « american graffiti » ressassé à longueur de pubs Levi's, les grosses bagnoles, le milk-shakes et les petites pépés, tout ce fatras ne vient que longtemps après : c'est Épinal, c'est Saint-Sulpice, c'est Faurisson.
Mais avant ça, pour une nation de pauvres diables lâchés sur un ctintinent démesuré, tout commence par la rage d'idolâtrer à tout prix, par la fureur de jouir, par la honte d'avoir envie d'être noir et, censément, d'en avoir une grosse:
Ça fait deux cents ans que ça dure et, passant sans prévenir de l'essai au roman et du roman-feuilleton au pastiche de potache, Fuck vérifie que ça n'est pas près de cesser. Pour ce faire, le livre enrôle une poignée de personnages portemanteaux, agités, chacun dans son coin, d'une côte à l'autre et du Nord au Sud, tout au long d'une nuit d'été de la fin des années 80. Mais qu'on se rassure : les vrais héros de Fuck ne sont pas un bagnard évadé, un rappeur bègue, un hard-rocker casuiste ou une fugueuse qui fait le trottoir. Les vrais héros de Fuck sont en fait Dieu, nos libidos et le Racisme, cette chère vieille « bête immonde ». Ce qui, on s'en doute, donne illico à lire des pages un peu plus corsées
Source : Le Livre de Poche, LGF