Snoopy T13 - Elémentaire mon cher Snoopy
La bande dessinée les oublie trop souvent. Dès qu'il s'agit de la gente ailée, les albums regorgent de dragons, d'aigles, de corbeaux avec ou sans baskets, bref de grosses choses volantes qui en mettent plein la vue aux lecteurs.
C'est vrai, qui s'intéresse aux petits oiseaux, à ces adorables choses qui tiennent dans la main, ces minuscules boules de vie " faites d'un presque rien du tout " comme le chantait il y a quelques années lumières (au moins) un baladin nommé Bécaud ?
Oui, qui ?
Charles M. Schulz.
Tous jaunes, quatre poils sur la tête, ils virevoltent autour de Snoopy, jamais à court d'une pensée bien sentie. D'autres personnages de la bande, je ne nomme personne, pourraient en prendre de la graine.
Et accueillants, avec çà ! Faut les voir, tous sourires, se serrer pour inviter Snoopy dans leur nid. Remarquez, en échange, ils n'hésitent pas à profiter des siestes de Linus –qu'on sait fort longues - pour se bâtir un refuge sur son crâne.
Ce qu'on appelle sans doute la politique du nid-nid.
Bon, tout n'est pas forcément rose dans les rapports Snoopy-oiseaux. Le Baron noir par exemple piaffe d'impatience en attendant que ses mécanos à petites pattes aient fini leur partie de cartes avant de préparer son biplan. Il peut se faire du mouron. Les oiseaux préfèreront toujours le bridge à la bataille...
Faut pas trop compter sur eux non plus par grand froid. Le célèbre patriote de la guerre d'indépendance qui monte la garde à Forge Valley se sent bien seul, le pauvre. Mais peut-être les oiseaux craignent-ils moins le froid que la guerre. A condition bien sûr d'avoir leur bonnet rouge et blanc bien enfoncé jusqu'aux oreilles, aucun ne rechigne à donner un coup de main au Père Noël !
Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes du regretté M. Schulz, disparu il y a un an. A un détail près, peut-être. Car, aussi vrai que la nuit tous les chats sont gris, que dans Snoopy tous les oiseaux sont jaunes, chez tous les glaciers du monde, les boules à la vanille sont jaunes et non roses, Monsieur le coloriste !
Mais après tout, c'est ça aussi, la licence poétique...