Deux cents chevaux dorés
Quand j'évoque cette nuit, mes doigts volent sur la page comme des oiseaux dans le ciel ; cependant mon cœur bat au milieu des épines ...
Si remplie d'arômes était cette brise, si proche du printemps ! Si chaud, le voisinage grésillant des torches ! Et si belle, Chiomarra ! ... Elle était enfin devant moi. Ses yeux épousaient ma pensée, brillant des feux purs de la passion, de tous les enchantements terrestres, de la douceur radieuse de cette nuit. Elle ne disait rien. Ses mains restaient inertes. Mais ses lèvres avaient ce menu tremblement que je connaissais si bien. Une boule descendait et remontait sous la peau blanche de son cou. Puis les larmes se mirent à couler sur ses joues ; et c'étaient les perles de notre tendresse déchirée.
- Ma reine ... ma reine aimée ... Chiomarra ..."
Marqué à jamais par le souvenir ébloui d'un impossible amour, un officier romain, légat de César et préfet de Rome, raconte, au temps de la conquêt des Gaules, sa funeste passion pour une princesse gauloise, qui sera malgré elle l'instrument de sa perte. Succombant à ses charmes, il deviendra l'adversaire des siens, ira jusqu'à trahir sa patrie et César...