Demeure
Le témoin « jure de dire la vérité », il promet la véracité. Mais là même où elle ne cède pas au parjure, l’attestation ne peut pas ne pas entretenir une trouble complicité avec la possibilité, au moins, de la fiction.
Où situer, dès lors, entre les deux, la littérature ? une histoire de la littérature et une histoire racontée par la littérature ? Celle-ci ne renonce à aucune des deux chances, à aucun des deux risques (le témoignage et la fiction).
Ne se tient-elle pas sur une limite commune, aux confins équivoques de ces deux langues ?
Pour mettre ces questions à l’épreuve, Jacques Derrida propose ici une lecture du dernier livre de Blanchot, L’Instant de ma mort (1994).