Conversations avec Picasso
Brassaï est un oeil vivant", a écrit Henry Miller. Ce n'est pas seulement vrai parce que Brassaï est un des plus grands photographes. Cet oeil, c'est la curiosité universelle d'un artiste qui ne laisse rien échapper. Mais le monde est trop divers pour que Brassaï se limite à un seul moyen d'expression. Il a laissé une oeuvre de photographe, mais aussi de peintre, de dessinatoeur, de sculpteur, de cinéaste et d'écrivain.
Une de ses premières oeuvres littéraires, "L'histoire de Marie", constituait une étonnante expérience. Brassaï avait noté les propos de sa femme de ménage de façon si vivante, avec tant d'art, qeu l'on avait l'impression d'avoir toujours connu Marie. Puis il a recommencé, avec un personnage qui n'est plus l'humble Marie, mais Picasso.
Au château de Boisgeloup, Brassaï photographiait les sculptures de Picasso, à la lueur des phares de l'imposante Hispano de l'artiste. Il a connu les années où le peintre vivait rue La Boétie, l'époque de la guerre, rue des Grands-Augustins, et, plus tard, il a retrouvé Picasso dans le Midi. Autour de la figure centrale du peintre, revivent aussi ses familiers et ses amis : Prévert, Eluard, Reverdy, Sartre, Camus, Cocteau, Michaux...
Les anecdotes abondent et Brassaï, qui a le don de conter, les rapporte mieux que personne; Mais il a écrit en même temps un ouvrage profond qui nous fait prendre conscience du génie de Picasso et des problèmes de son art.
Il y a eu, dans le monde, des dizaines de livres consacrés à Picasso. Jamais il n'a été aussi présent, jamais on n'a aussi bien compris ce qu'il est que dans l'oeuvre de Brassaï.