Mon livre surprise
Écrits sur le roman
En 1863 - il a vingt-trois ans -, Zola commence à faire paraitre dans la presse des articles consacrés au roman et, dans le sillage de ces grands inspirateurs que sont Balzac, les Goncourt et Flaubert, sa réflexion vise d'abord à renouveler le genre grâce aux modèles d'observation que proposent les sciences biologiques et sociales. Bien que le mot soit apparu très vite, ce n'est qu'à partir de 1875 que s'ouvre une véritable campagne de constitution, d'illustration et de promotion du naturalisme, qui prend fin en 1881. Mais si Zola fait ses adieux au journalisme, il ne se privera pas d'intervenir dans le débat esthétique de son temps pour élargir et pour assouplir la doctrine qu'il avait formulée avec tant de vigueur et défendue avec tant de ténacité. À une époque de formation succède donc un temps de définition, puis une dernière période où, désormais sans militantisme, le romancier prend acte de l'évolution qui accompagne la fin du siècle. C'est cette pensée en mouvement que la présente anthologie cherche à présenter dans la diversité de ses réflexions, de ses inflexions, mais aussi de ses expressions, puisque si le romancier théorise, il attaque aussi et se défend, et ne cèle ni ses admirations ni ses détestations dans ces pages qui, à chaque instant, sont pleinement celles d'un écrivain.