le chemin des dames
Ce qui fait l'intérêt de l'ouvrage, c'est premièrement l'autorité du style et c'est deuxièmement la même chose. La rapidité, le raccourci. On a affaire à la postérité de Morand, à l'école de Nimier. À beaucoup de parti-pris. À un cynisme qui exagère, mais qui, en même temps, purifie. À un humour qui fait du bien. À un mariage assez curieux de romantisme et de lucidité. Un certain goût des enfants tristes, du plaisir d'être malheureux ; un besoin d'absolu qui se venge de son échec par l'ironie, la poésie, la sincérité agressive. Une férocité, une tendresse. Une générosité cachée. Un grand dégoût de la platitude. Un document sur une époque, sur un milieu et sur une mode du sentiment.
Alexandre Vialatte