Tiens, revoilà l'Hubert. Épicier ambulant le jeudi, détective amateur le reste de la semaine. À la campagne, que voulez-vous, il faut bien passer le temps. Et dans ce charmant patelin qu'est Beaulieu-sur-Morne, le temps est plutôt lent à la détente. Alors l'Hubert attache ses godillots, enfourche sa vieille mobylette et se prend pour un personnage de Chandler qui aurait troqué les passions urbaines contre les petites salades de la vie rurale. Là, c'est quasimentDallas : notre Hubert s'aperçoit que son frère, le Bertrand, "sent la cave". L'affaire s'annonce grave. D'ailleurs, le Bertrand affiche tous les signes du délire caractérisé : lui dont la trilogie personnelle se décline d'habitude aux couleurs du rouge, du blanc et du rosé se met soudainement àacheter du lait. Du lait, vous avez bien lu. Décidément, une enquête s'impose. Les histoires de Bruno Heitz sont toujours aussi savoureuses, avec leur graphisme tout en nonchalance et leur description drolatique des petites bassesses de la vie aux champs...--Gilbert Jacques