1944-1945... Par des itinéraires différents, Pétain et ses fidèles, Pierre Laval et ses ministres, les journalistes et écrivains compromis par quatre années de collaboration, le petit peuple de la Milice, sous la conduite de Darnand, et celui du PPF, emmené par Doriot, passent le Rhin pour échapper à l'épuration, mais aussi pour maintenir en vie une certaine idée --la leur-- de la France.

Jour après jour, nous allons partager les illusions et les déceptions, les angoisses alimentaires, les grands projets et les petites joies de la "France allemande" en exil à Sigmaringen... ou ailleurs.

Dans cette chronique haute en couleurs, fondée sur une solide documentation [note: ce livre est devenu, depuis, l'ouvrage de référence sur le sujet], souvent inédite, Henry Rousso ressuscite les fantômes de Sigmaringen, pétainistes et collaborateurs, entretenant leurs vieilles querelles, tout en se disputant la possession d'un royaume irréel : 30 000 "collabos" accrochés au rêve d'un retour triomphal à Paris tentent d'utiliser 2 millions de prisonniers et S.T.O. pour reconstituer une autre "France", celle du fascisme.

Avec un humour corrosif et un don de vie éclatant, Henry Rousso détruit des légendes complaisamment entretenues, et prend vigoureusement parti sans jamais tricher avec les faits.

"Un château en Allemagne" : un livre féroce, une nouvelle lecture de la fin de Vichy, un reportage qui nous entraîne sur les routes de la Collaboration en fuite...

Henry Rousso, né en 1954, agrégé et normalien, s'est spécialisé dans l'histoire de Vichy. "Un château en Allemagne" est son premier ouvrage.

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Sigmaringen, Allemagne, 1944-1945.

Les collaborationnistes en fuite se sont donné rendez-vous dans cette petite bourgade surplombée par le château des Hohenzollern où loge Pétain, emmené dans leur retraite par les Allemands. Le vieux Maréchal y côtoie, sans jamais le rencontrer, Pierre Laval et plusieurs de ses ministres, eux

aussi captifs. Une petite coterie tente de constituer une mascarade de la « France libre ». Au café, on croise Céline, Rebatet et de nombreux journalistes et écrivains compromis par quatre années de collaboration. Les membres de la frange armée de la Milice et leurs familles, sous la conduite de Darnand, y ont aussi trouvé refuge. Enfin, Doriot, le chef du PPF, joue son jeu personnel dans ce théâtre d’ombres où l’on prétend maintenir une certaine idée de la France. Cette chronique haute en couleur se fonde sur une large documentation, souvent inédite. Avec un humour corrosif, l’auteur fait revivre les illusions et les déceptions, les angoisses alimentaires, les grands projets et les petites joies d’une « France allemande » qui, pour échapper à l’épuration, va sombrer avec le IIIe Reich.