Presqu'elles
Il en est des femmes comme des îles : on ne les aborde jamais aussi facilement qu'en rêve.
A marée haute, protégées par les embruns, elles se rient de nos tentatives, jouent les dévotes ou les catins dans les salons, les cuisines ou les trains de nuit.
A marée basse, elles vous détournent comme rien un écrivain de sa phrase, un voyeur de sa fenêtre, un collégien de ses devoirs.
Insaisissables, on ne les touche qu'en fermant les yeux. Elles sont toujours l'ombre qui fait trébucher nos pas, la lumière qui confond nos routes.
G.G