Pour une poignée de polenta
Sous ce titre emprunté au western-spaghetti, et bien que l’auteur y évoque à la fin une cocasse et imaginaire destinée américaine, il est plus question de spaghetti que de western. En effet, après Sentiers battus, Vincent Vanoli continue à creuser son sillon autobiographique chez Ego comme X, avec ce nouvel ouvrage où il évoque, cette fois, ses origines italiennes.
En cinq chapitres, il se livre à un drôle et émouvant jeu de piste à la recherche de sa généalogie transalpine. À la dure réalité de ses ascendants émigrants, Vincent Vanoli associe constamment son propre fantasme d’un pays qu’il connaît très peu, pour être lui-même né en France.
Il y dresse aussi un portrait amusé de ses parents, tout emprunt d’une délicate et circonspecte bienveillance filiale. On suivra notamment avec bonheur le récit du « café officiel » maternel, qui se prends après le repas du midi, par opposition au « café non-officiel » du père qui se prend en cachette avant l’heure.
C’est un Vincent Vanoli alerte, profond et inventif, maître de son médium comme jamais, que l’on suit ici dans un vrai plaisir de lecture tant à l’évidence ce fût un bonheur pour lui, de se laisser aller à cette vivante chronique familiale.