Pour une critique de la violence

Walter Benjamin

Pour une critique de la violence
64 pages
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Benjamin pose dans cet essai la question de la validité morale de la violence, en tant que fondement ou partie intégrante du droit.

Le droit naturel ne voit aucun inconvénient à user de la violence pour des fins justes. L’adage en serait “la fin justifie les moyens”. Cet exercice-là de la violence a pu par exemple s’exprimer dans la Terreur pendant la Révolution française. Il revient à considérer la violence comme une donnée naturelle. Au contraire, le droit positif la définit comme le “produit d’un devenir historique”. Pour le droit naturel, seule la justesse de la fin compte. Pour le droit positif, tout droit s’établit sur la critique des moyens.

Il convient de distinguer les différents types de violence indépendamment des circonstances de leur exercice, de s’écarter du droit naturel comme du droit positif. Il faut se tourner vers l’histoire, la distinction des violences devant se fonder sur la “reconnaissance historique universelle de leurs fins”. C’est in fine le droit qui s’octroie le privilège de la violence vu qu’il serait menacé si elle venait à s’exercer en dehors de lui. Pour ce faire, il se retrouve à lui-même l’autoriser, par exemple sous la forme du droit de grève. Ou bien à user lui-même de la violence suprême, “celle qui dispose de la vie et de la mort”, à travers la peine de mort, laquelle le fortifie. Le pouvoir recourt à la violence, qui le fonde et le préserve.

Loin d'une critique naïve de la violence, Walter Benjamin en étudie méthodiquement les ressorts afin de pouvoir fonder en raison une véritable justice sociale.

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