Pépito Matéo raconte Urgence
Premier mouvement : la salle d'attente. Il n'y a rien, on doit tout imaginer.
Des murs blancs, un peu verdâtres, du carrelage à damiers noir et blanc, une lumière blafarde, des odeurs qui vous serrent la gorge comme un nœud-papillon, des conversations feutrées ; vous êtes aux urgences, à l'hôpital !
Le premier individu que l'on peut remarquer, c'est un homme en chemise à rayures, recroquevillé sur lui-même et qui n'arrête pas de faire des bruits de bouche ; un peu en face, une fille en fauteuil roulant qui essaie d'arracher sa perfusion en marmonnant sans cesse : "Je ne suis pas un cheval ! Je ne suis pas un cheval !" : un type en tenue de cycliste système D, à carreaux noirs et blancs qui fait un beau rappel avec le carrelage ; dans un box, derrière un rideau (dans l'imaginaire, on peut passer à travers), il y a quelqu'un de jeune, inerte, allongé sous un drap avec juste les pieds qui dépassent. Si les pieds peuvent renseigner sur l'âge, il doit avoir dans les vingt-cinq, vingt-six ans. Bien, je commence...