Pain perdu chez les vilains
Villemoche (Maine-et-Loire), 1993. Martial Poitrenoud,
industriel tout-puissant, député-maire de la ville et vieil ami de
Jacques Chirac, est retrouvé assassiné, les poches bourrées de
miettes de pain. Vengeance ?
Règlement de comptes politique
? A deux ans des présidentielles de 1995, le commissaire
Coltraz se demande si la farce n'est pas un rideau de fumée
destiné à camoufler un complot au sein du RPR, où certaines
jeunes pousses aux dents longues aimeraient être calife à la
place du calife. Et la psychose s'installe. D'autres notables sont
victimes de l'émietteur.
Des plaisantins dévalisent les
boulangeries. Julien Dauthuille, journaliste à Détective et ami
de Coltraz, se fait tabasser par les chiens de garde lepénistes
de Poitrenoud-Chaussures. Les obsèques du maire, en
présence de Chirac, sont attendues avec angoisse par les
autorités, qui craignent, à juste titre, une apothéose
apocalytique.
Vingt ans après sa première parution en 1992,
revoici le premier roman de Jean-Jacques Reboux, totalement
réécrit. Entre farce ubuesque et politique-fiction, Pain perdu
chez les Vilains préfigure des romans inclassables tels que
Poste mortem, Le Massacre des innocents (Folio policier), De
Gaulle, Van Gogh, ma femme et moi, ou encore Je suis
partout (les derniers jours de Nicolas Sarkozy).