Noirs scalpels
Outre qu'ils profitent aux malades, les progrès de la médecine aident souvent à confondre les criminels : pour inventer Sherlock Holmes, Conan Doyle (lui-même médecin) ne s'est-il pas inspiré d'un de ses enseignants, le Pr Joseph Bell, chirurgien doté d'une extraordinaire intuition ? Mais les médecins, par leur savoir, disposent d'outils puissants et d'un pouvoir convoité : celui de réparer, de changer un visage, de rajeunir, de transplanter un organe... ou de tuer. Tourmenté, fourbe, manipulateur, ivre de pouvoir ou violent, en un mot : aussi humain que ceux qu'il est censé soigner, tout médecin balance inévitablement entre le mal et le bien... au risque d'avaler son bulletin de santé. Pour illustrer cette hippocratique ambivalence, vingt auteurs ont été invités à composer une nouvelle contenant trois ingrédients : un médecin, un instrument médical et un crime. Historiques ou fantastiques, noires ou drolatiques, palliatives ou compassionnelles - et même parfois euthanasiques ! -, leurs Noirs Scalpels, vingt variations sanglantes sur un air de blouses blanches, démontrent s'il en était besoin que, si tous les hommes sont mortels, les médecins le sont encore plus. " Martin Winckler