Mon théâtre d'ombres
Les faits se déroulent dans des petits villages des Alpes de Haute-Provence. Les scènes de la vie quotidienne engendrent des rebondissements de situations, des quiproquos savoureux, des effets de surprise. Dans ces neuf tragi-comédies policières aux personnages déjà rencontrés dans ses romans, tel le brigadier Laviolette, Pierre Magnan donne libre cours à son imagination débordante, épinglant au passage la logique perverse des comportements humains : colère, avarice, orgueil, jalousie, lâcheté. Les trames de ces pièces semblent simples, les crimes évidents. Mais dans cette allègre ronde de la mort, victimes et bourreaux ne sont pas là où on les attend. La tentation du crime parfait, les chassés-croisés fatals, le tout riche en expressions imagées, "Pour tuer quelqu'un à force de tabac, c'est comme de vouloir tuer un âne à coups de figues", "Il est juteux de péchés mortels comme une poularde dodue", "Les gendarmes, c'est pire que la pauvreté", "Pour ce qui est de faire rôtir le balai, elle y envoyait pas sa sœur", "D'après ses détritus, je crois que si tu l'envoies au plafond, il y reste collé", maintiennent le lecteur dans un rapport de complicité malicieuse avec les personnages rencontrés. J’ai évidemment trouvé ce livre "Au bleuet", ma librairie préférée de Banon. C’était les derniers très beaux jours, l’été indien, et j’ai eu envie d’aller me promener là-bas pour y profiter encore une fois de ce soleil à la lumière rasante et qui, déjà, n’est plus très chaud. Ma visite incontournable à la librairie, qui à la base, ne devait être que le prétexte à y prendre quelques photos pour vous la présenter, s’est évidemment terminée par l’achat de quelques livres. Dont celui-ci… Je ne pouvais pas manquer un inédit de Pierre Magnan, paru après sa disparition. Je l’ai lu avec plaisir, y retrouvant l’atmosphère habituelle à cet auteur. Certes, ce n’est que la retranscription de pièces de théâtre radiophonique écrites sur commande pour France Inter, mais ma foi, l’exercice est plutôt réussi.