Mitterrand les autres jours
C'était un dimanche de Pentecôte à Solutré.
Le dernier. " Tant que je monterai ici avec vous, tout ira bien. Quand je ne pourrai plus, je serai mort. " Il ne croyait pas si bien dire. Ce fut terrible.
Avant, il y avait eu d'autres dimanches moins graves, d'autres jours entre l'ombre et la lumière.
J'ai voulu dire au présent François Mitterrand tel qu'il m'est apparu pendant vingt ans, avec ou sans le masque d'empereur romain qu'il mettait pour se protéger parfois du regard de ceux qui l'aimaient trop ou pas assez.
Moi, j'ai aimé François Mitterrand pour ce qu'on lui reproche. Sa fidélité parfois dangereuse à l'endroit des siens qui s'égaraient, je l'inscris à son avantage. On n'est pas rien quand on inspire autant de passions que de haines. Non, je n'ai jamais été déçu par François Mitterrand car je n'attendais rien de lui. Je ne m'en remets ni à Dieu ni à Diable pour organiser mon destin.
Pour ceux qui ne sont jamais contents de rien, il voulait " changer la vie ". Etait-ce bien raisonnable ?
En tout cas, il a changé la mienne.
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Prix Roger Nimier pour "Le passé supplémentaire", auteur de trois romans, Pascal Sevran a publié, chez Albin Michel, un livre de souvenirs, "Tous les bonheurs sont provisoires", et "Je me souviens aussi