Marie-Antoinette : La rose écrasée
De la jeune archiduchesse dAutriche, devenue reine de France et guillotinée après son mari, lhistoire officielle puis lopinion ont tracé le portrait dune reine éprise de plaisirs, dont légoïsme déclencha la colère populaire et causa la Révolution française au moins autant que la balourdise et lobstination de Louis XVI. Faux ! Tout comme sa prétendue réplique à ceux qui demandaient du pain : « Quils mangent de la brioche ! » Alors que certains historiens réhabilitent Louis XVI, monarque ardemment réformiste, Gerald Messadié semploie à rétablir, sans complaisance idéologique, la vérité de cette jeune reine calomniée et caricaturée par les intrigants, avant de lêtre par lHistoire. Bien que mal préparée à la situation de la France, alors que le Trésor public est vide et les récoltes catastrophiques, elle fut bon gré mal gré la conseillère de son époux, toujours avec clairvoyance. Mirabeau avait vu juste : « Le roi na quun homme, cest sa femme. » Doù lacharnement que les meneurs du temps, à commencer par La Fayette, mirent à la discréditer et à la séparer de son époux. « Ce ne sont pas ses goûts dispendieux qui ont poussé Marie-Antoinette à léchafaud, écrit Gerald Messadié, cest laveuglement de la noblesse française et dun clergé qui revendiquait les mêmes droits que la noblesse dépée. » Si « Antonia » sut dominer les machinations les plus odieuses, comme lAffaire du Collier, elle fut vaincue par une machine infernale que le roi ne put arrêter, et demeura stoïque jusquà la fin, même devant les infamies révolutionnaires. Elle trouva même le temps dêtre femme, jusque dans linfidélité conjugale