Ma paresse
Le narrateur, un vieil homme de 70 ans, vit aux côtés de sa femme Augusta. Or, sentant approcher le crépuscule de sa vie, il développe une hypocondrie, qui s’avère chronique. Sur les conseils de son neveu et médecin Carlo, il commence alors, et secrètement, à payer les services amoureux de jeunes femmes, qui égrènent les prénoms allégoriques, de Felicita à Amphore. L’homme espère déjouer ainsi de les pièges de “Mère Nature” et se convaincre qu’il peut encore embrasser la vie et ses illusions. Mais il prend conscience que son temps est passé : il réalise que “Dame Nature” ne maintient un organisme en vie qu’à la condition que celui-ci sache se reproduire. Le narrateur sombre alors dans une paresse qui est une forme de renoncement. Déni du libre arbitre, puissance de la nature sur le Vouloir, lui-même illusion, tous les thèmes de la philosophie de Schopenhauer
sont exprimés là. Svevo entraîne ainsi son lecteur dans les abîmes fascinants des réflexions d’un être humain, dont l’abandon à la paresse , aussi désespéré que délibéré, se transforme peu à peu en détachement esthétique...