Les vingt ans de l'Aiglon
Héritier à sa naissance en 1811 du plus beau trône de l'époque, l'Empire français alors à son apogée, crédité du titre prestigieux de roi de Rome, le fils unique de Napoléon et de l'archiduchesse Marie-Louise incarne sans doute le plus beau des rêves de l'ancien lieutenant d'artillerie devenu empereur. A l'âge de trois ans, le monde s'écroule autour de lui. Il perd non seulement son père qu'il ne reverra pas, mais aussi son titre. Ballotté à travers l'Europe, devenu un simple pion sur l'échiquier du congrès de Vienne, prince virtuel de Parme, puis reclus à la Hofburg, celui que l'on appellera bientôt l'Aiglon s'éteint à vingt et un ans, au cœur de l'été 1832, emporté par la plus romantique des maladies, la tuberculose. La légende peut alors commencer. Elle ne cessera pas, entraînant dans son sillage tous les espoirs d'une Europe en recomposition qui se prend à rêver d'un nouvel empire dont ce prince de vingt ans aurait pu être l'éternel souverain, le roi virtuel et qui serait bientôt le prince incontesté du romantisme triomphant. C'est cette histoire que raconte aujourd'hui l'historien et romancier Gonzague Saint Bris, après Le Sacre et avant Le Coup d'éclat du 2 décembre, consacrant à chacun des événements les lus symboliques des trois empires, une vaste et profonde réflexion sur l'ancrage du sentiment napoléonien dans la conscience nationale.