Les portes de Gubbio
Dans une ville d'Europe centrale soumise à l'oppression quotidienne d'un régime autoritaire, des mouvements sociaux se préparent que l'on tente d'étouffer.
Ville imaginaire ? En tout cas, la liberté y -est assez menacée pour qu'un homme juge nécessaire de confier à un étranger retournant chez lui des papiers précieux
. Au total, cinq cahiers couvrant la période d'octobre 1966 à juin 1967 : le journal de S., musicien, - neuf mois où, doutant de ses dons, S. s'est accordé un répit en s'attachant à écrire une biographie d'Egon Kaerner, compositeur mort trente ans plus tôt, que ses positions individualistes avaient fait écarter de toute charge officielle et que les autorités redécouvrent à leur manière maintenant que son œuvre connaît un succès international.
Le destin de Kaerner préfigure-t-il celui de S. s'il suit la même voie? Ne peut-on être que « pharisien ou coupable »?
La question court à travers les pages où S. a consigné ses actes, ses réflexions, ses angoisses devant les choix à faire concernant sa vocation, sa carrière, sa raison même -d'être.
Ceux qui croisent sa route, Anne et Paul, Mme B., le vieux ,serviteur de Kaerner, bien d'autres encore, sont source d'images et d'exemples, surtout le vieil archéologue qui tranche à sa manière dans ses incertitudes en offrant la vision d’un devenir différent – si bien que passé, présent et futur se fondent en une construction romanesque d’une étonnante richesse.
Source : Le Livre de Poche, LGF