Les nuits d'octobre

Gerard De Nerval

Les nuits d'octobre
95 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
Note globale
★★★★★
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3.61
Note personnelle
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Les bouleversements littéraires les plus féconds sont parfois les plus discrets. Les thèmes et événements dont il est question dans ce récit se retrouvent dans d’autres textes de Nerval. Mais ici, c’est la ville qui est l’affrontement principal. Vingt-six sections brèves, chacune accrochée à un lieu, des Halles en pleine nuit, d’un café de hasard, ou la traversée de Pantin, ou la rencontre avec ce gendarme qui met l’auteur en prison pour défaut de passeport. Mais, à l’intérieur de chaque séquence, la totalité-langue qu’est la ville : des fragments de la langue parlée, des prononciations qui changent d’une situation l’autre, mais aussi les inscriptions, les enseignes et les réclames : pas un hasard si Breton et Aragon, pour Nadja et Le Paysan de Paris s’en iront traverser leur Gérard... Et qu’on passe de ces notations ambulatoires, tout saisi dans la cinétique et le mouvement, prose qui n’a pas le droit d’arrêter, aux rêves qu’induit la ville, l’ombre d’Aurélia proche, et ces corridors qui le hantent. C’est pour cela que ce texte est inépuisable, et un des préférés des nervaliens d’âme : on sait de quel prix mental Nerval pouvait payer ces crises d’angoisse qui le laissaient nu et fuyant dans ces mêmes rues ici illuminées et bavardes. Et c’est aussi dans cette nuit de Paris, tout au bord des Halles, qu’il ira se suicider dans sa lanterne finale. FB

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