Les haïkus du peintre d'éventail
L’histoire vraie de Matabei Reien – celle qui concerne les amateurs de haïkus et de jardins – commence vraiment ce jour d’automne pourpre où Dame Hison l’accueillit dans son gîte. » Dans le Peintre d’éventail, bouleversant roman d’inspiration zen, on découvre le destin, imaginaire ou réel, d’un merveilleux peintre et haïkiste. Au fil du récit et de la lecture, on s’arrête, çà et là, sur quelques-uns de ces haïkus, mais la plupart ne sont qu’évoqués.
« Matabei tapotait sa paume du bout d’un éventail reçu en présent. Ouvert, celui-ci déployait en quelques traits simples un coin de paysage d’une sublime harmonie, immédiate équation de l’œil à l’esprit qui ne demandait ni calcul ni réflexion. On pouvait lire, courte averse sur le coin gauche, ces caractères rapides :
Chant des mille automnes
le monde est une blessure
qu’un seul matin soigne
« On pourrait faire une théorie de ces éventails. Contentons-nous de battre des cils sur les quelques centaines de clins d’œil qu’ils disséminent, sereins, cocasses ou pathétiques, comme autant de points de vue d’un jardin disparu. »
Pour prolonger la lecture du roman et l’immersion totale dans ce fabuleux jardin, reste à découvrir l’ensemble des haïkus du peintre d’éventail, ces Chemins de rosée qui nous ouvrent la voie lumineuse de la mansuétude et du détachement.