La bohémienne endormie
De La Bohémienne endormie, chef-d’oeuvre fascinant du « Douanier » Rousseau (1897, New York, MoMA), Hubert Haddad tire une nouvelle envoûtante, récit à multiples tiroirs qui emmène le lecteur dans le Paris d’Atget, celui d’une fin de siècle. L’histoire s’enroule autour de Làvica, sauvage et libre, «née d’un rêve», qui ne dort dans les hauteurs des arbres de la ville que pour mieux le prolonger. De son présage fatal annoncé à une «main baguée» des beaux quartiers, s’ensuit un dénouement flamboyant qui contraste avec l’apparente placidité de la scène crépusculaire du tableau. La belle Tigréenne, sous une lune de cristal, semble rêver de la violence d’aimer…