Les cannibales n'ont pas de cimetières
Nous suivons ici les déambulations d'Outremer - bientôt 70 ans, écrivain, membre de l'appareil clandestin de la Troisième Internationale, volontaire en Espagne, torturé en 1937 par la police stalinienne à Barcelone, ancien de la deuxième DB de Leclerc, pédéraste dandy, immoraliste distingué, morphinomane, fumeur, buveur, viveur - du matin du 10 mai 1968 (où il apprend la nature de sa terrible maladie) à l'aube suivante où, au sortir des barricades et des combats de rue, dans les vapeurs de la mescaline et des gaz lacrymogènes, il parvient à confesser ses crimes à Véronica, jeune femme énigmatique poursuivie toute la nuit telle une chimère... Vingt-quatre heures dans la vie d'un homme comme l'époque moderne n'en produit plus : une course contre la montre entre la mort et l'aveu, rythmée par de courts chapitres qui sont autant de stations sur le chemin de croix de la mémoire.