Le roman de Vienne
Chaque 1er janvier, le Concert du Nouvel An fait salle comble et sa diffusion en direct, par de très nombreuses chaînes de télévision, rassemble des millions d'amateurs à travers le monde. Et, pour finir, les spectateurs privilégiés scandent de leurs mains le rythme de la célèbre Marche de Radetzky qui, c'est l'usage, clôt cet hommage à la capitale mondiale de la musique, Vienne. Vienne ! Le coeur de l'Europe. Tradition et modernité s'y côtoient depuis des siècles, le classique et l'avant-garde cohabitent avec intelligence et harmonie. Vienne traditionnelle et impériale, Vienne bourgeoise et populaire, Vienne triomphante, Vienne humiliée, Vienne républicaine et socialiste, annexée, vengée, bombardée, occupée et enfin libre depuis 1955, voici les grandes heures d'une métropole où est né l'art de vivre. Elle a survécu à toutes les modes et on vient y respirer un parfum subtil, la civilisation. Les merveilleux cafés, véritables institutions commémorant, à leur façon, les deux sièges des Turcs aux XVIe et XVIIe siècles et où l'on peut passer une journée à lire ou à écrire sans être dérangé ; les musées aux fabuleuses collections des princes mécènes ; la plus grande salle de bal d'Europe et les écoles où l'on enseigne toujours la valse en habit et robe longue ; l'Art Nouveau qui fait sécession avant 1900 pour que les inspirations de Gustav Klimt, d'Otto Wagner et de Joseph Hoffmann puissent éclore ; les églises baroques dont les vitraux ont vibré au génie des plus grands musiciens, de Haydn à Mahler : cette ville est un tourbillon d'Art et d'Histoire.