Le Vésuve
Le lieutenant Serge Longereau, du corps expéditionnaire français, passe à Naples sa permission de convalescence. En ce mois de février 1944, la ville semble bouillonner d’ardeur à vivre en dépit – ou à cause – des bombardements ou de l’écho à peine assourdi des combats qui se livrent dans la région : le temps est trop mesuré à tous pour le gaspiller. Serge comprend d’autant mieux les Napolitains qu’il brûle de la même fièvre. C’est dans cette disposition d’esprit qu’il fait la connaissance de Silvia.
Elle est réservé, ironique, lointaine – il n’en est que plus épris, plus attaché à la conquérir. Quand enfin elle cède, il découvre une Silvia passionnée qui l’incite à déserter et s’organise pour que leur bonheur continue dans la clandestinité.
La tentation est grande de laisser les autres se débrouiller avec la guerre dont il a eu sa part, mais le sens de la solidarité est plus fort : il rejoint quand même son unité. Grièvement blessé, il sera réformé – ainsi pourra-t-il vivre auprès de Silvia avec honneur.
Le malheur c’est que Silvia n’a pas les mêmes idées que lui sur ce qui est essentiel en ce monde.
Comme l’écrivait Pierre-Henri Simon : « Un malentendu existe entre eux, qu’ils ont reconnu : il ne reste sans doute plus d’autre chance que de surmonter la désillusion de l’amour sublime par une tendresse modeste.
Il est bon qu’il en aille ainsi : la montagne ne peut pas toujours vomir les flammes, il faut que les laves refroidissent pour qu’alentour refleurissent les oliviers et les orangers.