Le Porc-épic
Allaient-ils le fusiller ? Bah, une fois mort, on est à l'abri.
Non, ils n'iraient probablement pas jusque-là. Ils n'avaient pas assez de cran. Ou plutôt ils ne devaient pas souhaiter faire de lui un martyr. Mieux valait, et de beaucoup, jeter sur lui le discrédit. Et c'est précisément ce à quoi il s'opposerait. Ils tripatouilleraient le procès à leur guise, ils mentiraient, ils tricheraient, ils produiraient de faux témoignages... Mais il n'avait pas l'intention de tenir le rôle qu'on lui assignerait.
Il les accuserait. Il les jugerait... " Le porc-épi met en scène essentiellement deux hommes qui, du début jusqu'à la fin, vont s'affronter en un redoutable face à face : Stoyo Petkanov, ancien dictateur qui a dirigé pendant trente ans les destinées d'un des pays satellites de l'URSS, et Peter Solinsky, le procureur général chargé d'instruire son procès. A fleurets mouchetés débord, puis très vite à visage découvert, ils vont tout se dire, se crier : les trahisons, les compromissions, les marchandages, les crimes...