Lao Tseu
Les territoires se dirigent selon les mêmes règles que celles qui rythment les amours de l’alcôve", affirme le personnage principal du nouveau roman de Lisa Bresner.
Lao Tseu occupe le poste de gardien des Archives, dont la fonction principale est de consigner minutieusement sur des tablettes de bambou tous les événements du royaume. Ce sage reste attentif aux guerres intestines qui divisent l’Etat, ainsi qu’à sa concubine, Gui Fei, et à ses deux enfants. Mais son désir de "devenir le premier philosophe" le fait changer de destinée.
C’est son échec à inculquer à son fils une philosophie de l’amour qui pousse Lao Tseu à abandonner sa famille, son travail, ses traditions et ses attaches pour se consacrer à la pêche et à la pensée. Ce nouveau Socrate entame sa quête de la vérité.
"Aimer c’est se tuer à moitié" répète le vieil homme. Il délaisse donc sa concubine tant aimée et marie sa fille à un penseur à la mode. Mais sa découverte et son apprentissage de la philosophie balaieront ses certitudes.
Lao Tseu est un livre qui transcrit l’interrogation sans fin qu’impose la réflexion. Cependant, le questionnement attend-il toujours des réponses ? Y a-t-il une vérité sur laquelle on bâtit une philosophie ? Lao Tseu s’écrie finalement "on n’en voit pas le bout", "autant écrire sur l’eau" ; Socrate ne disait-il pas "tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien" ?
Lisa Bresner, traductrice de textes chinois, propose ici un récit d’une qualité rare, tant par les thèmes qu’elle aborde que par son écriture allégorique. Les métaphores ponctuent l’histoire, les comparaisons deviennent tout à coup évidentes, à chaque coin de phrase surgissent l’estampe et la légende.