La Juive de Tolède
L'Espagne du XIIeme siècle. Les siècles d'or de la domination musulmane appartiennent déjà au passé. C'est l'heure de la "reconquista", de la reconquête de la péninsule Ibérique par le christianisme militant.
La première croisade, un siècle plus tôt, a claironné au monde que l'épée venait au secours de la foi et les guerriers chrétiens refugiés dans les montagnes de l'Espagne du nord ont compris que leur heure était venue. En quelques décennies ils ont refoulé les Arabes dans le sud, se sont taillé des royaumes, Portugal, Leon, Aragon, Castille dont les noms sonnent comme autant de défis aux émirats de Cordoue ou de Séville.
Entre les Maures et les Espagnols, entre les musulmans et les chrétiens, les juifs. Tolérés ici, rejetés ailleurs, honorés parfois, toujours sur le qui-vive. A Séville, ils ont dû, au moins en apparence, se faire musulmans. A Tolède, les chrétiens les supportent, à l'écart, dans leur "juderia".
Mais le roi de Castille, Alphonse VIII, a besoin d'argent et quel meilleur ministre des Finances choisir que Jehuda en Esra, un juif de Séville ? Un roi est aussi un homme et une juive, malgré les interdits qui s'attachent à elle, n'en est pas moins femme. Surtout lorsqu'elle est belle, cultivée, intelligente comme Raquel, la fille de Jehuda...
Et pendant sept ans le roi très chrétien et la fille d'un peuple maudit vont s'aimer, bravant l'envie, la jalousie, l'intolérance, la haine, la mort enfin. La mort qui est le destin des amours interdites.