La Critique créatrice
En Angleterre, alors comme aujourd'hui, il suffisait à un homme d'essayer de produire quelque œuvre sérieuse et belle pour perdre tous ses droits de citoyen.
Il y a trois choses que le public anglais ne pardonne jamais : la jeunesse, le talent et l'enthousiasme.
Être en désaccord avec les trois quarts du public britannique est l'un des tout premiers éléments d'un jugement sain, l'une des plus grandes consolations aux moments de doute.
1882, Oscar Wilde a 28 ans. Une tournée de conférences offerte aux États-Unis lui donne l'occasion d'étonner les Américains par la modernité de ses propos sur l'art, tout en leur faisant part de l'immense étendue du mauvais goût qui sévit sur leur continent.
L'art, redéfinit par le jeune Wilde, apparaît comme ce qui doit exalter les facultés qui sommeillent en nous et transformer notre vision des choses, afin de pénétrer, par "cet enthousiasme pour la beauté", le "désir de création qui est le secret de la vie".
Inédites en français, ces "causeries" sont suivies des échanges épistolaires savoureux entre Wilde et son ennemi intime, Whistler.