L'étoilement
L?artiste est inventeur de lieux. Il façonne, il donne chair à des espaces jusqu?alors impossibles ou impensables : apories, fables topiques.
Le genre de lieux qu?invente Simon Hantaï passe d?abord par un travail avec la toile : matériau tactile, outil d?empreintes et de modulations plutôt qu?écran de projection, support, voire l?organisme vivant du « pliage comme méthode », cette procédure que le peintre a développée jusqu?à ses limites extrêmes.
La « toile au travail » est ici présentée comme une fable d?objets textiles ? le filet, la maille, le tablier, la faille, la serpillière, le linceul, etc. ? où se raconte l?accouchement du tableau, son entoilement, jusqu?à l?étoilement généralisé qu?impose à nos regards la peinture de Hantaï.
Pour cette conversation, le peintre sort d?une longue réserve. Ses mots eux-mêmes sont autant de n?uds ou d?étoilements dans le tissu de notre pensée sur l?art.
L'Étoilement est paru en 1998.