L'arbre sur la rivière
Pomme, Alain, Daniel et la narrateur : ils sont quatre. Quatre garçons de huit ou dix ans qui vont grandir, et que la vie, en étendant ses branches, menace de séparer.
Mais, à vingt ans encore, ils garderont en commun l'image d'un autre arbre non moins vrai, indéracinable : celui dans lequel jadis ils se perchaient pour guetter des poissons fabuleux, rêver de la mer lointaine où conduisent les remous de la revière et les pages frémissantes des livres. Ne gâtons pas, en la racontant, la fin de celui-ci. Le suspense y est celui d'une quête contradictoire, immémoriale : celle de l'aventure et de l'ailleurs, celle de l'enracinement dans un temps doré immobile.
Ou plutot même la recherche des deux, que la transparence et la fidélité des coeurs rendent compatibles.
Personne mieux que Pierre Bergounioux ne sait nous replonger dans le monde foisonnant de l'enfance et de l'adolescence, où tout devient possible en effet : une lumière unique y traverse les émotions et les instants, des plus simples aux plus complexes ; une foi qui ignore son pouvoir y joue avec les dés de l'improbable.