Dès le début il y avait l’émerveillement devant la présence multipliée. Sous toutes les formes imaginables, sous tous les visages. Dans tous les instants. (…) Voilà quelque chose qui ne nous quittera plus toute une vie. La qualité de cette présence, comment faire qu’elle ne se perde pas ? qu’elle ne s’émiette pas ? En cours d’existence, bien entendu cela se produit. Mais ces visages multiples, ce rapport, cette intuition première que le sacré est partout, que rien n’en est exclu ?… » « L’écriture, c’est un tout autre niveau de l’être, qu’on est aussi. On est touché dans l’écriture. Il faut aussi oser donner à des moments où on a été profondément touché, de la force et de l’importance. Très souvent, je m’aperçois que tout le monde vit des choses essentielles et profondes. Mais tout le monde ne s’en aperçoit pas. C’est la seule différence. (…) Je vois ma vie et mon écriture, et ce que je fais sur cette Terre, comme la nostalgie de réveiller sous les gravats de l’existence leur valeur profonde. La mémoire de ce que nous sommes dans notre profondeur. Et que nous oublions en cours d’errance.