Habiter l'Utopie : Le Familistère Godin à Guise

Thierry Paquot

Habiter l'Utopie : Le Familistère Godin à Guise
304 pages
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Popularité du livre : faible
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Influencé par la lecture de Charles Fourier, Jean-Baptiste André Godin, l’inventeur du fameux poêle, se lance, dans une tentative utopique de bâtir une société modèle. La solution sociale qu’il expérimente - fondée sur l’association du capital et du travail - ne se veut pas une tentative personnelle mais un exemple à suivre et à améliorer. Persuadé de la capacité de l’architecture à interagir sur les comportements, il édifie à partir de 1858, un ensemble singulier à proximité de son usine : le Familistère de Guise. Véritable "cité de l’avenir", elle préfigure un monde harmonieux, celui du progrès et de l’épanouissement individuel dans un univers ayant jugulé la lutte des classes.Quand bien même ses écrits et réalisations peuvent être perçus de différentes façons comme en témoignent, depuis lors, réactions comme analyses, ce qui étonne dans la mise en œuvre du Familistère est son caractère précurseur. Dès 1860, le premier des trois édifices de cet "habitat unitaire" est achevé. Seule ou presque la Cité Napoléon, construite sous l’impulsion du président Louis-Napoléon, l’a précédé. Et encore… puisqu’il s’agit d’une "caserne ouvrière" et non d’un "palais pour le peuple". En effet, les logements sains que Godin réalise sont complétés par toutes sortes d’équipements et de services (crèche, école, théâtre, coopérative d’achat, lavoir, infirmerie, etc...) qui procurent aux habitants du Palais social les "équivalents de la richesse".Faire ressortir la singularité de l’expérience menée, est le but de l’enquête pluridisciplinaire que sociologues, économistes, philosophes, architectes, historiens ont menée. En complément, cette nouvelle édition comprend d’une part les témoignages d’observateurs anglais Tito Pagliardini (1865) et Henry Roberts (1866) ou français de Jules Moureau (1866) et Jean Roseyro de L’Illustration (1896) ainsi qu’un extrait du roman Travail d’Émile Zola, fortement inspiré de l’expérience de Guise. D’autre part, l’ouvrage compte aussi un important album photographique, couleur et noir et blanc. Ces clichés, certains inédits, restituent l’épopée de ce projet unique, mais également la destinée contemporaine du Familistère.

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