Eloignez-vous de ma fenêtre
C’est un monde de matière et d’émotion brute qui se déploie dans les pages de Éloignez-vous de ma fenêtre, empli de nuit, de vent, de terre, d’os, de boue et de pierre que l’on mange lorsqu’on n’a plus rien à se mettre à la bouche. C’est aussi une réaction bouleversante à la tragédie survenue à Beyrouth l’été dernier qu’elle nous livre aussi, sous le titre « 4 août 2020 - Beyrouth ».
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Pieds nus derrière ce mur
tu guettes le crissement d’un caillou
le bruissement d’une herbe
noix vide le monde secoué par tes appels
les ombres retournent leurs poches
elles n’ont rien subtilisé
ne peuvent rien pour celui qui a tourné au gel
tu sais que tu es dans un lieu fait de strates superposées
que ta douleur n’en est pas une
que ton immobilité n’est pas oisiveté mais attente
d’événement
tu cherches une fissure pour engouffrer le peu que tu es
tu aurais porté ton corps sur ton dos comme un sac de charbon
si tu le savais