Double chant
Voici une nouvelle version de " Double Chant ", composée de " Un jour les pierres " et de " L'arbre en nous a parlé ", augmentée, cette fois-ci, de vingt poèmes et de deux calligraphies au pinceau rythmant le texte.
Entre la pierre et l'arbre, entre la source et la flamme, entre les éléments et l'homme se tisse un dialogue tel que - pour reprendre le mot d'A Marchand " J'ai senti certains jours que c'étaient les arbres qui me regardaient " -, le lecteur n'est plus seulement regard extérieur en quête de sens, il est immergé au sein de la Nature, cette Physis grecque - réservoir inépuisable du mystère de la Création, et donc du nôtre - qui le fait alors " sens " dans la polysémie du mot.
Tout est déjà là, donné dès l'origine. Se mettre à l'écoute du dévoilement, au travers de la révélation du verbe, n'est-ce pas alors découvrir une nouvelle possibilité de vivre, quand la vie nous est donnée, ici, comme ouverture ? La parole de François Cheng - double, là aussi, symbiose de deux grandes traditions du chant, tout prenant en charge les dimensions tragiques de notre destin, est un appel qui est rappel de l'immémoriale alliance terre-ciel.
A l'homme en déshérence, voici offerts de nouveaux amers, pourtant si anciens. Il suffit peut-être d'un peu de sympathie, ou de nescience pour entendre cette parole qui fait signe vers l'origine, cette voix qui vient d'en deçà et nous porte au delà.