De Gaulle en maillot de bain
Le titre de ce roman des origines s'est vite imposé : De Gaulle en maillot de bain, comme on le disait alors dans les cours de récréation. La maîtresse en maillot de bain. Les parents en maillot de bain. Gérard en maillot de bain. Tout le monde en maillot de bain, tous les acteurs de cette tragi-comédie à la française, tous en maillot de bain sur la scène de la vie, avec, en toile de fond, la France de l'immédiate après-guerre, celle de deux mutations majeures : la décolonisation et la modernisation. La France des 40 % de Français qui ne se lavent qu'une fois par mois et des 75 % qui n'utilisent jamais de brosse à dents. La France des appareils ménagers, ces amis des femmes et des huit actifs pour un retraité. La France des yé-yé et de la 4 CV, de Poujade et de Minou Drouet, du Spoutnik et de l'Ange blanc, de l'ORTF et du journal Pilote, de la fin de la soutane et de l'apparition des collants. La France de la libération des mœurs et de la culture, mais qui ne conçoit pas de projet social sans brutalité, qui s'arc-boute sur ses acquis, qui oppose déjà les jeunes aux vieux. La France qui se relève et qui court, mais vers quoi. Dans ce livre drôle et généreux, Gérard de Cortanze s'attache à décrire une "France réelle" qui l'a vu grandir et se demande si les "Trente glorieuses", même en maillot de bain, l'ont été autant qu'on l'a prétendu.