Correspondance amoureuse
Jamais homme n’a aimé comme je t’aime. Je suis perdu, vois-tu ; je suis noyé, inondé d’amour ; je ne sais plus si je vis, si je mange, si je marche, si je respire, si je parle ; je sais que j’aime. Ah ! si tu as eu toute ta vie une soif de bonheur inextinguible, si c’est un bonheur d’être aimée, si tu l’as jamais demandé au ciel, oh ! toi, ma vie, mon bien, ma bien-aimée ! Tu es aimée, adorée, idolâtrée jusqu’à mourir !
MUSSET
Adieu, adieu, je ne veux pas te quitter, je ne veux pas te reprendre, je ne veux rien, rien ; j’ai les genoux par terre et les reins brisés ; qu’on ne me parle de rien. Je veux embrasser la terre et pleurer. Je ne t’aime plus mais je t’adore toujours. Je ne veux plus de toi, mais je ne peux pas m’en passer. Mon seul amour, ma vie, mes entrailles, mon frère, mon sang, allez vous-en, mais tuez moi en partant.
G. SAND