Carnets de jeunesse T1 - Carnets de jeunesse
Avec plus ou moins de régularité, mais pratiquement toute sa vie, René Fallet à poursuivi la rédaction d'un journal. "Tout ceci n'a d'intérêt que pour un être seul : mézigue", prendra-t-il la précaution de noter. La publication de ce premier volume lui oppose un premier démenti.
Le journal débute en 1947, René Fallet a 19 ans. A Villeneuve-Saint-George, il mène la vie de bien des gamins de l'après guerre, entre les copains et la famille, le jazz et le cinéma, le vélo et les petits boulots. Comme bien d'autres, il rêve d'une moto et de fins de mois plus faciles. Comme bien d'autres, ses premières amours le rendent fou de bonheur puis trop vite fou de rage.
Pourtant le jeune Fallet sait qu'il a déjà commencé à "forcer le destin" qui le "conduisait à l'employat de bureau pour la vie". S'il dit détester la culture, il n'en dévore pas moins les livres. S'il se moque des "pisseurs d'encre", il vénère Rimbaud, Baudelaire et Apollinaire. Ses premiers poèmes, il ne craint de les adresser à Blaise Cendrars qui l'encourage et l'aide à entrer comme pigiste au journal "libération". 3Banlieu Sud-Est", écrit sur le marbre en quelques mois et publié en cette même année 47, marquera pour lui le coup d'envoi d'une carrière littéraire aussi précoce que féconde.