Au pays des nuages
Au retour d’une promenade en montagne, Alban trébuche et tombe dans le vide d’un à-pic, devant ses parents tétanisés. Les Enfants des nuages, témoins de la scène, prononcent alors une formule magique qui rend Alban aussi léger qu’une graine au vent. Il partagera désormais leur douce vie flottante. Aux batailles de boules de nuages succèdent les peintures d’arc-en-ciel ou les exercices de funambule sur la traîne blanche des avions. Mais les lumières de la ville ravivent le désir d’Alban de retrouver le monde. Alors la Reine des nuages, comprenant sa nostalgie, l’autorise à quitter sa vie parallèle. Alban se réveille dans son lit entouré de ses parents. L’accès au pays des nuages dont il a oublié la formule lui est fermé à jamais, mais la langueur d’un éden indéfinissable surgit parfois, au détour de sa mémoire.
Dans cet album atypique, John Burningham mêle pour la première fois des photos aux peintures, collages et crayonnés à la plume caractéristiques de son travail. Sa composition, animée d’une mystérieuse harmonie, fait jouer texte et image sur un rythme crescendo puis decrescendo. Aux pages sombres succèdent des couleurs pâles puis des tons chauds qui accompagnent le retour à la réalité. Onirique interprétation du coma ou songe furtif ? A chacun sa perception. Cet état aux frontières du réel et de l’imaginaire reste une expérience étrange et riche, perçue de façon ludique, sensible, jamais dramatique.