Alphabets
Georges Perec est un grand spécialiste des jeux de lettres. Dans les années 70, il réussit même à écrire des poèmes sous la contrainte écrasante des… mathématiques !
"Un soir, le fatal tournis effleura ton sinus folâtre : il troua en sifflant, rusé, oisif, l'outre nasale. Tour influent ! Soif, râle : le tarin soufflé, sorti à nu."
Curieux poème que nous offre Georges Perec dans les années 70. Dans son recueil intitulé Alphabets, les 176 textes ressemblent à celui-ci.
La clé n'est pas à chercher dans le sens du texte : là où la plupart des écrivains jouent plutôt sur le registre de l'émotion et puisent dans leur sensibilité leur inspiration, Perec, lui, utilise le registre mathématique.
Pourquoi ? Perec est un mordu de littérature. Avec quelques amis, l'écrivain et poète Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais notamment, il fait partie de l'Oulipo, l'OUvroir de LIttérature POtentielle.
Dans les années 60 et 70, ces passionnés se réunissent régulièrement pour travailler sous "contrainte". A ce jeu, Pérec eÎlle. Un de ses romans les plus célèbres, La Disparition, en est d'ailleurs une exemple : il a été rédigé sans la lettre e.