Alors heureuse... croient-ils !
Au début, j'étais comme toutes les petites niaises qui attendent le Prince charmant pour allumer leur lanterne. Je me disais que les hommes auraient la science infuse. Mes notions d'anatomie génitale, d'un sexe comme de l'autre, se limitaient aux schémas du Petit Larousse. Après quelques patins rondement menés, quelle ne fut pas ma stupeur de rencontrer, dans les profondeurs du pantalon, un objet caoutchouteux et apparemment circulaire! Sans doute une sorte de mutant mal formé. Je me suis enfuie en courant. Un peu plus tard, ma première étreinte ne m'a procuré aucune volupté notable. Tout de même, c'était bizarre. Où était le feu d'artifice annoncé? Quelques années et quelques partenaires plus loin, je m'étais résignée. Dans l'ascension vers le septième ciel, je me prendrais toujours le plafond dès le deuxième étage tandis que mes fringants amoureux paradaient dans les étoiles. Mais, un jour, avec un amant de quarante ans, la bombe a explosé. J'ai compris qu'il n'y avait rien de secret. Le mécanisme était là, tout simple et facile d'accès. Un enfant pouvait y arriver. Un enfant, mais pas moi. Grâce à l'éducation de maman, sous mon nombril, c'était la Belle au bois dormant. Désormais, je visais les hommes mûrs. Mais, même parmi eux, il y avait du déchet. Une majorité qui besognait sans efficacité. Pour en avoir le cœur net, j'ai lancé une enquête sauvage. Il me fallait des récits, des confidences, des estimations statistiques. Les résultats furent effarants. Deux hommes sur dix conçoivent un tant soit peu l'anatomie des femmes, six sont satisfaits quand ils arrivent à bon port, les deux derniers ratent même leur propre plaisir. Côté femmes, c'est pire. Deux sur dix s'éclatent avec leur partenaire, quatre ou cinq se débrouillent toutes seules, et les dernières cherchent encore ce que jouir veut dire.